06/04/2019
GFME actualité 315

Page accueil
Suite

Actualité scientifique 315 des glioblastomes



Bénéfice de Campto-Avastin dans le glioblastome et gliomes malins récurrents en Bretagne et Pays de Loire

Actualité n°315 du 8 novembre 2010

Actualité précédente 314

Actualité suivante 316

MILAN, TOURS, 20 octobre 2010 (APM Santé) - L’association de bévacizumab (Avastin*, Roche) à l’irinotécan (Campto*, Pfizer) apporte un bénéfice clinique à plus de 50% des patients traités pour un gliome malin, selon des données de l’Observatoire des médicaments et des innovations thérapeutiques (Omit) Bretagne/Pays-de-la-Loire. Le Dr Françoise Grudé du Centre Paul Papin d’Angers et de l’Omit Bretagne/Pays-de-la-Loire a présenté ces données de l’étude AGOO lors du congrès de l’European Society for Medical Oncology (Esmo) la semaine dernière à Milan et des 5èmes journées du cancéropôle Grand-Ouest, cette semaine à Tours.
Avastin* est homologué dans le traitement du glioblastome récidivant aux Etats-Unis, mais en Europe, le Comité des médicaments à usage humain (CMUH) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a rendu un avis négatif pour cette extension d’indication, en novembre 2009. Cependant, les cliniciens de l’interrégion l’utilisent dans cette indication depuis une recommandation éditée en 2007 par le comité scientifique de l’Omit. Ayant plus de 260 patients traités par Avastin* et irinotécan entre juillet 2007 et décembre 2009 pour un glioblastome et pour un gliome malin dans leur base de données, les membres de l’Omit ont évalué rétrospectivement les résultats obtenus. Les données étaient disponibles pour 242 patients, dont 67% souffraient de glioblastome et 33% de gliome malin. Pour le glioblastome, 31% des patients ont arrêté leur traitement avant trois mois (progression, décès, mauvais état général ou toxicité). Ceux qui ont accompli plus de trois mois ont passé un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Parmi eux, 43% (48) ont connu une amélioration de leurs symptômes neurologiques, 42% (47) étaient stabilisés, tandis que 14% (16) s’aggravaient. Le résultat clinique était bien corrélé à l’IRM et au recours à la corticothérapie. La réponse a duré 111 jours, auxquels il faut ajouter les 90 jours des trois premiers mois de traitement, a indiqué à l’APM le Dr Grudé. La corrélation avec les résultats cliniques et le recours à la corticothérapie était également retrouvée dans le cas des autres gliomes. La durée de la réponse était de 97 jours. La moyenne de la survie sans progression (la médiane n’était pas atteinte) était de 14,4 mois pour le glioblastome et 17 mois pour les autres gliomes malins.Pour les deux groupes, la survie sans progression à 6 mois était de 60% et à 12 mois de 55%, souligne le Dr Grudé. La médiane de survie globale était de 8 mois pour le glioblastome et de 7,4 mois pour les autres gliomes. Les résultats de cette cohorte en pratique clinique montrent que plus de la moitié des patients ont obtenu un bénéfice clinique et plus 80% de ceux qui ont reçu au moins trois mois de traitement par Avastin*-irinotécan. Des facteurs biologiques pronostiques et prédictifs vont être recherchés dans cette cohorte. Dans l’attente du référentiel national sur les tumeurs cérébrales en préparation à l’Institut national du cancer (Inca), les médecins de l’interrégion Bretagne-Pays-de-la-Loire continuent de s’appuyer sur les recommandations de l’Omit./sl/tn/ar


Campto-Avastin dans le glioblastome récurrent, rétrospective nationale

S. Taillibert, K. Hoang-Xuan, S. Guiu, S. Cartalat-Carel, L. Taillandier, M. Fabbro, J.S. Guillamo, T. De La Motte Rouge, F. Bonnetain, O. Chinot,
CHU Pitié-Salpêtrière, CLCC Leclerc., Dijon, Hôpital Neurologique, Lyon,CHU Nancy, CRLC d'Aurelle Val, Montpellier, C.H.U. de la Cote deNacre, Caen, CHU La Timone, Marseille/FRANCE,


Objectif :

Dans le glioblastome en récidive, l'activité d'Avastin (bevacizumab, B), combinée à Campto (irinotecan, I) a été rapportée récemment comme associée à une amélioration considérable du taux de réponse et de survie sans progression comparée au groupe contrôle historique. Cependant, l'avantage reste à déterminer. Le but de cette étude était de répartir l'impact de stratégie B+I sur la survie.

Méthodes :

L'accès à BI était possible en France pour les malades avec glioblastome en récidive depuis 2007. Une analyse multicentrique nationale (8 centres) a été menée pour identifier sur la période de 01/2007 à 5/2010 les malades avec glioblastome qui ont reçu BI à la 1ère récidive après la radio-chimiothérapie et Temodal adjuvant standard. Les données étaient rassemblées dans chaque centre. Les facteurs pronostics au temps de la récidive et au temps du diagnostic initial ont été rassemblés. En général, les survies (OS) et les survies sans progression (PFS) ont été estimées par la méthode Kaplan-Meier.

Résultats :
224 malades (144 femmes et 80 hommes) avec glioblastome traité en premier avec BI à la récidive ont été identifiés, dont 185 sont morts au temps de l'analyse. Les caractéristiques des malades au temps d'initiation de BI étaient, âge médian de 58 ans [18-73 ans], KPS médian de 70 [30-100], malades sur corticoïdes de 74%. Le suivi médian était de 25 mois. La progression de la maladie et la toxicité ont mené à interrompre BI chez 175 malades pour progression et 16 malades pour toxicités. Les 16 cas de toxicité ont été l'hémorragie de la tumeur (n=1), l'embolie pulmonaire bilatérale (n=3) et des morts soudaines avec des causes non-identifiée, (n=5). Le PFS Médian et l'OS de temps de BI après l'initiation étaient de 4,8 mois et 8,3 mois, respectivement. La PFS 6 mois médian du 1er cycle de BI était de 39,4%. L'OS Médian après le diagnostic initial était de 20,9 mois.

Conclusion :
Avastin ( Bevacizumab), combiné à Campto (irinotecan) administré au temps de la récidive peut améliorer le cours naturel du glioblastome. Les résultats basés sur les facteurs pronostiques au temps de la récidive, ainsi que les facteurs pronostiques au temps de diagnostic initial seront présentés ultérieurement.


Page accueil