24/01/2019 |
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Actualité de la recherche scientifique mondiale 188 sur les glioblastomes | |
Actualité n° 188 du 03/12/2006 Les enfants de plus de 3 ans porteurs d'un médulloblastome localisé totalement ou presque totalement réséqué ont une survie sans progression évaluée à 50-65% à 5 ans après irradiation crâniospinale (36 Gy) et boost sur la fosse postérieure (18-20 Gy). Des taux de survie supérieurs sont observés lors de l'adjonction d'une chimiothérapie. Cependant, ces enfants sont à risque de séquelles neurocognitives et endocriniennes largement dues à la radiothérapie. La désescalade des doses de rayonnements ionisants sans chimiothérapie adjuvante est grevée d'un excès de rechute sur le névraxe. Les enfants ayant reçu une chimiothérapie pré-irradiation ont également une moins bonne survie sans évènement que ceux bénéficiant d'une irradiation précoce après le geste neurochirurgical. Plusieurs études rapportent l'intérêt d'une chimiothérapie per- ou post-radiothérapie (à doses réduites) avec des taux de survie sans évènements pouvant atteindre 80% à 5 ans. L'étude rapportée par Packer et collaborateurs dans le numéro du 1er septembre 2006 du Journal of Clinical Oncology compare l'intérêt d'une chimiothérapie comprenant du cyclophosphamide à un bras comprenant du CCNU dans les suites d'une irradiation à doses réduites (23,4 Gy + boost de 55,8 Gy sur la fosse postérieure) chez des enfants âgés de plus de 3 ans opérés d'un médulloblastome localisé de risque intermédiaire. Sur une cohorte initiale de 421 enfants (3-21 ans), 379 enfants ont une survie similaire (81±2,1% vs 86±9%) selon qu'ils avaient reçu une association CCNU + cisplatine + vincristine ou cyclophosphamide + cisplatine + vincristine. L'administration de cyclophosphamide s'accompagne d'évènements infectieux plus nombreux alors que le CCNU est responsable d'anomalies électrolytiques plus fréquentes. L'intérêt essentiel de l'étude réside dans le nombre d'enfants inclus et surtout dans le fait que les résultats rapportés sont similaires à ceux obtenus après traitement par une irradiation de 36 Gy ou de 24 Gy associée à une chimiothérapie comprenant du CCNU. Ces résultats sont également aussi bons sinon meilleurs que ceux rapportés par des études ayant utilisé de plus fortes doses de rayonnements ionisants et/ou de chimiothérapie. Il est néanmoins possible qu'un biais ait pu jouer un rôle dans ces résultats, les progrès du neurodiagnostic favorisant très probablement l'exclusion de patients métastatiques passés naguère inaperçus. Sur ce point, les auteurs nous mettent en garde sur la qualité inconstante de l'évaluation neuroradiologique notamment post-opératoire et le risque de sous-estimer l'extension métastatique alors même qu'on peut désormais envisager une désescalade thérapeutique prudente chez les enfants véritablement de risque intermédiaire. |
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