24/01/2019
GFME actualité 188

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Actualité de la recherche scientifique mondiale 188 sur les glioblastomes



Nouvelle approche thérapeutique des médulloblastomes

Actualité n° 188 du 03/12/2006

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Phase III Etude sur la radiothérapie craniospinale suivie de chimiothérapie adjuvante chez des patients nouvellement diagnostiqués à risque moyen. ( Study of Craniospinal Radiation Therapy Followed by Adjuvant Chemotherapy for Newly Diagnosed Average-Risk Medulloblastoma)

Roger J. Packer, Amar Gajjar, Gilbert Vezina, Lucy Rorke-Adams, Peter C. Burger, Patricia L. Robertson, Lisa Bayer, Deborah LaFond, Bernadine R. Donahue, MaryAnne H. Marymont, Karin Muraszko, James Langston, Richard Sposto From the Divisions of Neurology, Pediatrics, Radiology, and Oncology, Children’s National Medical Center; Departments of Neurology, Pediatrics, and Radiology, The George Washington University, Washington, DC; Department of Oncology and Radiology, St Jude Research Hospital, Memphis, TN; Division of Neuropathology, Children’s Hospital of Philadelphia; Department of Pathology, University of Pennsylvania, Philadelphia, PA; Department of Pathology, Johns Hopkins University, Baltimore, MD; Department of Neurology, Pediatrics and Neurosurgery, University of Michigan, Ann Arbor, MI; Division of Pediatric Hematology-Oncology, Weill Medical College of Cornell University; Department of Radiation Oncology, New York University School of Medicine, New York; Department of Radiation Oncology, Maimonides Cancer Center, Brooklyn, NY; Department of Radiation Oncology, Children’s Memorial Hospital; Department of Radiation Oncology, Northwestern University, Chicago, IL; Children’s Hospital of Los Angeles and Keck School of Medicine, University of Southern California, Los Angeles; and the Children’s Oncology Group, Arcadia, CA

Les enfants de plus de 3 ans porteurs d'un médulloblastome localisé totalement ou presque totalement réséqué ont une survie sans progression évaluée à 50-65% à 5 ans après irradiation crâniospinale (36 Gy) et boost sur la fosse postérieure (18-20 Gy). Des taux de survie supérieurs sont observés lors de l'adjonction d'une chimiothérapie. Cependant, ces enfants sont à risque de séquelles neurocognitives et endocriniennes largement dues à la radiothérapie. La désescalade des doses de rayonnements ionisants sans chimiothérapie adjuvante est grevée d'un excès de rechute sur le névraxe. Les enfants ayant reçu une chimiothérapie pré-irradiation ont également une moins bonne survie sans évènement que ceux bénéficiant d'une irradiation précoce après le geste neurochirurgical. Plusieurs études rapportent l'intérêt d'une chimiothérapie per- ou post-radiothérapie (à doses réduites) avec des taux de survie sans évènements pouvant atteindre 80% à 5 ans. L'étude rapportée par Packer et collaborateurs dans le numéro du 1er septembre 2006 du Journal of Clinical Oncology compare l'intérêt d'une chimiothérapie comprenant du cyclophosphamide à un bras comprenant du CCNU dans les suites d'une irradiation à doses réduites (23,4 Gy + boost de 55,8 Gy sur la fosse postérieure) chez des enfants âgés de plus de 3 ans opérés d'un médulloblastome localisé de risque intermédiaire. Sur une cohorte initiale de 421 enfants (3-21 ans), 379 enfants ont une survie similaire (81±2,1% vs 86±9%) selon qu'ils avaient reçu une association CCNU + cisplatine + vincristine ou cyclophosphamide + cisplatine + vincristine. L'administration de cyclophosphamide s'accompagne d'évènements infectieux plus nombreux alors que le CCNU est responsable d'anomalies électrolytiques plus fréquentes. L'intérêt essentiel de l'étude réside dans le nombre d'enfants inclus et surtout dans le fait que les résultats rapportés sont similaires à ceux obtenus après traitement par une irradiation de 36 Gy ou de 24 Gy associée à une chimiothérapie comprenant du CCNU. Ces résultats sont également aussi bons sinon meilleurs que ceux rapportés par des études ayant utilisé de plus fortes doses de rayonnements ionisants et/ou de chimiothérapie. Il est néanmoins possible qu'un biais ait pu jouer un rôle dans ces résultats, les progrès du neurodiagnostic favorisant très probablement l'exclusion de patients métastatiques passés naguère inaperçus. Sur ce point, les auteurs nous mettent en garde sur la qualité inconstante de l'évaluation neuroradiologique notamment post-opératoire et le risque de sous-estimer l'extension métastatique alors même qu'on peut désormais envisager une désescalade thérapeutique prudente chez les enfants véritablement de risque intermédiaire.
Rédacteur : Raphaël Rousseau
> Packer RJ, Gajjar A, Vezina G et al. Phase III study of craniospinal radiation therapy followed by adjuvant chemotherapy for newly diagnosed average-risk medulloblastoma. J Clin Oncol. 2006 Sep 1;24(25):4202-8.
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