27/10/2018
GFME actualité 156
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Actualité de la recherche scientifique mondiale 156 sur les glioblastomes



Des tumeurs plus sensibles à certains traitements

Actualité n° 156 du 23/02/2006

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Des tumeurs de cerveau ayant un profil génétique particulier sont plus sensibles à une classe spécifique de médicaments, rapportent aujourd'hui des chercheurs.

Cette connaissance devrait permettre aux médecins de concevoir des thérapies plus spécifiques selon les différents patients, et concevoir de nouvelles thérapies en fonction du profil génétique des tumeurs.

Ces tumeurs des glioblastomes sont difficiles à traiter, c'est une forme agressive de cancer avec un bas taux de survie.

"Un sous-ensemble de patients répond à un traitement et on ne comprend pas pourquoi d'autres sous-ensembles échouent", nous pouvons commencer à adapter les traitements différemment selon les patients précise le Dr. Paul Mischel, auteur de l'étude qui apparaît dans l'édition de novembre 2005 du journal de la Nouvelle Angleterre de Médecine.

Les résultats peuvent mener à approche différente dans la façon d'administrer les traitements des tumeurs de cerveau.

"Nous avons déjà commencéà changer la manière de donner les traitements aux patients," précise le Dr. Susan Pannullo, directeur de neuro-oncologie à l'université médicale de Cornell , Hôpital Presbytérienà New York. "Ces données sont très importantes parce qu'il y a peu de traitements qui fonctionnent en ce moment."

Deux médicaments, le Tarceva (erlotinib) et Iressa (gefitinib), ont eu un certain succès sur des glioblastomes et ont d'ailleurs reçu une approbation pour traiter le cancer de poumon avancéqui n'a pas réagi à d'autres traitements, rapportent les auteurs.

Les deux médicaments appartiennent à une classe de médicaments appelés inhibiteurs de kinase d'Egfr (récepteur épidermique du facteur de croissance). Le gène d'Egfr est fréquemment dysfonctionnel dans les glioblastomes, mais pourtant seulement 10 à 20% des patients qui présentent ce type de tumeur répondent à Iressa ou à Tarceva.

Tout semble indiquer qu'il y a aucune corrélation entre la réponse des patients et ces médicaments. La bonne réponse implique une mutation différente dans les patients avec le glioblastome.

La question était de savoir de quelle mutation il s'agissait.

"Nous avons présumé que deux protéines, EGFRvIII [ une variante d'Egfr ] et PTEN jouent un rôle critique et que leur interaction pourrait être importante pour développer une réponse" à Tarceva et à Iressa, a expliqué le Dr. Mischel.

Pour évaluer l'hypothèse, le Dr. Mischel et ses collègues ont exécuté une analyse génétique de 26 échantillons de tumeurs de glioblastome qui ont clairement répondu ou n'ont clairement pas répondu à Tarceva ou à Iressa.

Il s'est avéré, que les glioblastomes qui surexpriment la variante EGFRvIII et PTEN avaient les meilleurs résultats et ont récidivé jusqu'à 5 fois plus tard que les patients qui ne surexprimaient pas EGFRvIII et PTEN.

Les résultats ont été vérifiés dans les tissus d'un autre groupe de patients qui avaient participé à une épreuve clinique de Tarceva.

Bien que le pronostic soit toujours aussi pauvre pour ces patients, précise le D. Pannullo, ces résultats peuvent représenter une grande étape pour déterminer la suite d'un traitement.

"C'est un pas pour prévoir à quels genres de traitements une tumeur particulière pourrait répondre qui vient s'ajouter à l'examen pathologique. Cette étude, prouve vraiment qu'il y a une espoir que la génétique peut aider à améliorer la manière dont nous traiterons ces patients."

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