16/09/2020
GFME actualité 720
Page accueil
Suite
Actualité de la recherche scientifique 720 sur le glioblastome

Caractéristiques cliniques et moléculaires des patients avec des longues survies de plus de 5 ans atteints de glioblastome

Actualité 720 du 16 septembre 2020

Actualité précédente 719

Actualité suivante 721

L'original

Auteurs : 1-Alice Laurenge 2-Karima Mokhtari 3-Laurent Capelle 1MarcSanson
1-Neurologie 2, hôpitaux universitaires Pitié Salpêtrière - Charles Foix, Paris
2-Laboratoire de neuropathologie raymond escourolle, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris
3-Neuro-chirurgie, groupe hospitalier universitaire Pitié Salpêtrière, Paris

 

Résumé

Introduction

Les déterminants des survies longues et courtes des glioblastomes sont mal connues, en dehors des mutations d’IDH (Isocitrate DeHydrogenase), associées à la survie longue.

Patients et méthodes

Les caractéristiques cliniques comme l'âge au diagnostic, l'index de Karnofsky IK, le type de chirurgie, la biopsie contre la résection, et les caractéristiques moléculaires, la mutations IDH, TP53, TERT, l'amplifications d'EGFR, la délétion 1p-19q, le gain ou perte de bras chromosomiques, la méthylation du promoteur de MGMT (O6-methylguanine-DNA methyltransferase)) ont été comparées sur 74 patients longue survie supérieure à 5 ans (16,5 %) aux 376 patients (83,5%)courte-survie de moins d'1 an (moyenne 15 mois) sur une base de donnéee parisienne à La Salpêtrière.

Résultats

L’âge et le type de chirurgie différent entre Longue survie LS et Courte survie CS. La mutation IDH était plus fréquente parmi les LS ainsi que la méthylation du promoteur de MGM, le gain des gènes 1p et 19q. Dans le sous-groupe sans mutation IDH, la perte complète du gène 10, la perte du 10q ou du 1p  et le gain du 19p et du 19q , la méthylation du promoteur de MGMT et la mutation de P53 étaient plus fréquentes chez les longues survies LS.

Discussion

L’âge jeune, l’IK, et la résection chirurgicale sont des caractéristiques associées aux longues survies LS. La méthylation du promoteur de MGMT, la perte du gène 10 et le gain du 19 pourraient être des facteurs pronostiques bénéfiques notamment pour les patients sans mutation IDH.

Conclusion

Cette étude rapporte, à notre connaissance, la plus grande cohorte de patients atteints de glioblastomes avec survie supérieure à 5 ans, et met en évidence de nouveaux facteurs pronostiques potentiels.

Vocabulaire

Mutation IDH1
IDH1 associé au cancer favorise la croissance et la résistance aux thérapies ciblées en cas d'absence de mutation
Actualité n° 622 du 01/06/2017

Ce sont plusieurs équipes américaines qui partagent leurs informations sur le rôle d’IDH1. Les mutations oncogènes dans  les 2 gènes codant de l'isocitrate déshydrogénase (IDH) (IDH1 et IDH2) ont été identifiées dans la leucémie myéloïde aiguë, le gliome de bas grade et  le glioblastome secondaire. Leurs analyses confirment que l'ARNm et la protéine IDH1 sont généralement mutés dans les gliomes de bas grade et glioblastomes secondaires et non mutés et surexprimés dans les glioblastomes primaires. L'inactivation de IDH1 à la suite de la mutation diminue la croissance des cellules de glioblastome et favorise un état cellulaire tumoral plus différencié qui augmente l'apoptose en réponse à des thérapies ciblées et prolonge la survie des sujets animaux portant des xénogreffes dérivées du patient (PDX). Tout traitement de radiothérapie ou chimiothérapie constitue pour la cellule un stress oxydatif et la protéine IDH1 protège la cellule contre le stress des traitements agressifs. Des niveaux accrus d'espèces réactives d'oxygène (ROS) à la suite d’un stress, suggèrent que la régulation positive d’IDH1 représente une adaptation métabolique commune pour soutenir la synthèse macromoléculaire, la croissance agressive et la résistance thérapeutique. Inhiber IDH1 peut être une solution intéressante sur le glioblastome avec IDH1 non muté (94%).

Pubmed : 32906429

Accueil