20/01/2021
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Le témoignage pour Patrick de sa maman Adrienne, son papa Robert et son frère Thierry




*Signer mon livre d'or*

Patrick à 34 ans

Patrick Varitto

Adrienne sa maman, Robert son papa et Thierry son frère

Patrick nous a quittés le mardi 8 septembre 2009 au petit matin, à 9 heures. Il allait fêter ses 47 ans dans 9 jours.
Ainsi prenait fin son combat commencé 19 longues années plus tôt.
C'est en 1990, à la veille de son anniversaire le 17 septembre, que tout commence et qu'apparaissent les premiers symptômes, des crises d'épilepsie. Il a alors 28 ans, le combat commence alors.
Consultés, les médecins établissent leur diagnostic d'un astrocytome volumineux de bas grade en position pariétale gauche. C'est une terrible nouvelle qui bouleverse la famille.

Patrick est jeune et volontaire, il se bat avec énormément de courage, une volonté à toute épreuve, sans jamais se plaindre. Nous sommes à ses cotés et nous bénéficions du soutien de son jeune frère Thierry, de 6 ans son cadet. Une autre mauvaise nouvelle nous attend au début de sa maladie, la tumeur est inopérable. Les mauvaises nouvelles s'enchaînent, le pronostic des médecins est pessimiste, sombre. Patrick ne s'avoue pas vaincu, il accepte les traitements, il a décidé de vaincre la maladie par tous les moyens. Patrick a le soutien et l'amour de sa famille, il aime la vie, il aime ses parents, il aime son frère, il veut se battre pour lui, mais aussi pour eux. Patrick est doué pour beaucoup de choses, c'est un sportif, il est intelligent et est très entreprenant. C'est ainsi qu'en 1992, malgré la maladie, malgré les traitements lourds, il a le courage et la force de créer sa propre entreprise.
La maladie lui aura empêché de fonder sa propre famille, ce qu'il souhaitait et qu'il aurait pourtant tant aimé avoir.
En janvier 1991, il va subir une première intervention chirurgicale à l'hôpital Pasteur de Nice, une simple biopsie pour confirmer le diagnostic d'astrocytome de bas grade posé un an plus tôt. L'opération se passe bien. Patrick est alors placé sous traitement anti-épileptique, et s'habitue à vivre avec des crises d'épilepsie régulière
.
En novembre 1994, à la suite d'une poussée d'hypertension intra-crânienne, il est hospitalisé en urgence à l'hôpital Pasteur de Nice. Il est placé sous traitement de corticoïdes avant que les médecins ne décident de pratiquer une radiothérapie.
En décembre 1994 commencent alors 3O séances de radiothérapie (54 grays + 8 grays de surimpression).
Mais en mars 1995, devant la progression de la tumeur et l'aggravation clinique, Patrick va subir une deuxième intervention chirurgicale à l'hôpital Pasteur de Nice pour retirer une partie de la tumeur. L'exérèse est partielle et un nouveau pronostic tombe, ce n'est plus un bas grade, mais un astrocytome anaplasique de grade III.
Après cette opération de mars 1995, Patrick va suivre 3 cures de chimiothérapie de PCV (Procarbazine, CCNU, Vincristine). Puis on change en septembre 1995 pour une autre chimiothérapie de Carboplatine associée à RMP7 un produit analogue à la Bradykinine en essai pour mieux faire traverser Carboplatine à travers la barrière sang-cerveau.
En Août 1996, Patrick va commencer une radiothérapie stéréotaxique de 55 grays qui vient compléter celle déjà reçue 2 ans plus tôt.
En Janvier 1997, Patrick va suivre 2 cycles de chimiothérapie d'Ifosfamide (Holoxan). Conjointement il prend de la cortisone, la Méthylprednisolone.
Entre 1996 et 1997 Patrick suivra plusieurs traitements de corticoïdes.
En Juin 1997, Patrick décide de se rendre à Paris où il va être pris en charge à La Salpêtrière.
Il est opéré le même mois, le 24 juin, et l'exérèse est alors complète.
Mais avec cette bonne nouvelle, les choses se compliquent ensuite car Patrick va contracter une méningite à staphylocoque multi-résistant. Il va rester 3 mois en réanimation avec une fièvre persistante. Par trois fois au cours du mois de juillet 1997, il retournera au bloc opératoire, on lui retirera un volet crânien, puis on ponctionnera un abcès cérébral, et enfin on lui posera une dérivation ventriculaire externe contre l'hydrocéphalée.
En septembre 1997, il revient enfin de Paris, mais sur une chaise roulante, ce n'est pas ce qui était prévu. Maintenant Patrick est hémiplégique droit et aphasique.
Avec une immense volonté, avec force et courage il suit une rééducation pour réapprendre à marcher. Et il y arrive au bout de quelques mois. Il peut marcher avec une canne et il retrouve également la parole.

En juin 2001, la rééducation de Patrick continue avec un traitement par toxine botulique.
Au niveau tumoral les nouvelles sont rassurantes jusqu'en janvier 2003, et les IRM de contrôle ne montrent aucun signe de récidive.
En 2004, pour stabiliser la tumeur Patrick prend des corticoïdes.
En 2006, 2007 et janvier 2008, Patrick va suivre pendant 2 ans, 18 cycles de la chimiothérapie la plus efficace sur sa tumeur, le Temodal.
Mais en début d'année 2009, les mauvaises nouvelles reviennent avec force et Patrick se plaint de maux de tête et de troubles visuels.
Il perd la vue le 15 mars 2009.
Malgré l'immense fatigue qu'il ressent, il trouve encore le courage de tenter un traitement pour faire barrage à la maladie, c'est Avastin.
A compter du 13 mai, aveugle, il va se rendre tous les 15 jours au centre Lacassagne de Nice pour y subir pendant plusieurs heures une injection d'Avastin, un nouveau médicament prometteur. Compte tenu de son état clinique, le dosage habituel de 10 mg/kg est réduit de moitié. Patrick va suivre 8 cycles d'Avastin dont le dernier le 19 aout 2009.
Patrick décèdera 3 semaines plus tard. Il n'aura, jusqu'à la fin jamais baissé les bras, malgré toutes les souffrances, la perte de la vue et de toute autonomie.
Nous remercions chacun de rendre hommage à son courage.

Très cordialement, Adrienne, Robert, et Thierry VARITTO

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