01/10/2018
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Le témoignage de Laurence

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Jeudi 20 février 2003, 13 heures, le téléphone retentit...une voie remplie de détresse, c'est mon père qui m'appelle. Mon père c'est l'Homme, la Référence de la maison qui semble effondré. Il vient d'apprendre l'effroyable nouvelle, ma maman âgée de 56 ans est atteinte d'un mal incurable, un glioblastome. Le diagnostic est sans appel, la tumeur est est inopérable. C'est l'horreur, je me sens défaillir, je me dis que les médecins se sont probablement trompés, que ce n'est pas possible, non, on ne peut pas nous prendre ma maman comme çà aussi rapidement. Elle doit voir grandir ses petits enfants qui n'ont que 4 ans et demi et 5 ans. Elle les a tant attendus, ses petits enfants qu'elle ne peut pas s'en aller maintenant et nous laisser seuls maintenant !... Entre la douleur et la détresse. A la limite du malaise je dois reprendre le dessus et aller rapidement lui rendre visite dans sa chambre à l'hôpital. Je n'ai qu'une seule idée, remuer le ciel et la terre pour la sauver.

Je crois que nous avons tout tenté, en quelques jours. Nous avons pris le maximum de renseignements sur la maladie, la chirurgie et ses suites, sur les meilleurs médecins mais où les trouver ? à paris ? aux États-Unis ? Tout va très vite dans ma tête. La famille s'est réunie pour prier, et avec ma sœur nous sommes même allées voir des guérisseurs afin qu'ils travaillent sur sa photo. On nous informe qu'il est possible de transférer ma maman au CHR de Lille. Arrivé à Lille, le miracle se produit, le Professeur qui est aussi responsable du service décide de l'opérer. L'opération doit avoir lieu le vendredi 28 février 2003, elle restera 24 heures en réanimation avec mon père, ma sœur et moi qui attendions tremblants de peur. Nous avons attendu son réveil et appris que 80% de la tumeur avait été retirée. Elle n'avait comme séquelle qu'une réduction du champ visuel. Pour moi, infirmière aide opératoire qui assiste les chirurgiens lors d'interventions en urgence, je me retrouve la petite Laurence, désemparée avec la rage, la culpabilité de ne pouvoir l'aider alors que je m'occupe avec ferveur et passion de patients qui m'arrivent et qui me sont inconnus.

Comment puis-je venir en aide à ma maman ? ai-je fait tout ce chemin professionnel pour rien ? Que puis-je faire pour aider ma maman qui a maintenant besoin de soins et que je suis incapable de lui donner ! C'est là qu'il faut réagir, c'est d'Amour dont elle a le plus besoin, et aussi mon papa qui est désemparé. Ma maman est un petit bout de femme d'1m56 qui nous aime tellement qu'elle a décidé de se battre, entourée de l'Amour avec un grand A de cet homme formidable qu'est son mari. Ma Maman a ensuite suivi une radiothérapie elle-même suivie d'une IRM de contrôle qui a montré une petite repousse. Alors de nouveau nous nous sommes battus, elle a commencé la chimiothérapie en septembre, et cela fait 5 mois maintenant. Il est prévu de continuer la chimio jusqu'en avril 2004. Nous avons eu le bonheur de passer Noël et le nouvel an en famille. Alors nous faisons d'énormes bisous à cette femme remarquable qu'est ma maman et je dis "courage à tous". J'ajouterai un conseil : n'oubliez jamais de dire à celui que vous aimez " JE T'AIME"
A Suivre.....
Laurence


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