15/01/2016
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Un essai de thérapie génique avec un ARN antisens modifié


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Dans les glioblastomes, les cellules gliales sécrètent le facteur IGF1 qui participe à leur multiplication. Quand les cellules tumorales modifiées par thérapie génique exprime un ARN antisens de l'IGF1, cette molécule se colle à l'ARN de l'IGF1 produit au cours de la synthèse de la protéine. l'ARN de l'IGF1 ainsi muselé, le facteur de croissance n'est plus synthétisé. De plus les cellules tumorales se mettent à fabriquer des cellules qui activent le système immunitaire, lequel détruit les cellules de la tumeur .

Jerzy Trojan INSERM PARIS
Au cœur du problème, une modification génétique des cellules tumorales
Le responsable des tumeurs, une oncoprotéine l'IGF 1
L'équipe est partie de la découverte que divers facteurs synthétisés lors du développement embryonnaire ont des homologues dans les tumeurs. C'est ainsi qu'une oncoprotéine présente au cours du développement du système nerveux central se retrouvait dans les cellules tumorales gliales. Ce facteur de croissance IGF1 joue un role important dans la maturation des cellules gliales, astrocytes, oligodendrocytes et cellules microgliales. Le blocage de l'IGF1 freine la multiplication des cellules tumorales et même en fait régresser le nombre.

Comment bloquer l'IGF1 ?
C'est la génétique qui apporte la solution. L'équipe a réussi à synthétiser des séquences génétiques complémentaires de l'ARN antisens de l'IGF 1 qui se fixent aux ARN normaux lors de la mitose et bloque la division, empêchant la traduction de l'ARN en protéine. Les cellules tumorales cessent de produire de l'IGF1 et plus surprenant synthétisent des molécules qui activent le système immunitaire


Des résultats positifs in vitro et in vivo
In vitro, les cellules gliales tumorales modifiées produisent une grande quantité d'ARN antisens. In vivo sur des rats, si l'injection à des rats de cellules glioblastiques non transformées développe une tumeur en un dizaine de jours, l'injection de cellules tumorales modifiées n'a entrainé aucun développement de tumeur. Plus surprenant encore, l'injection à des rats ayant déja développé une tumeur, de cellules modifiées a entrainé la disparition de la tumeur laissant à la place un amas de lymphocytes T qui ont détruit les cellules tumorales. Cette observation démontre que le système immunitaire a reconnu les cellules tumorales modifiées alors qu'il ne reconnait pas les cellules tumorales normales, attestant que les cellules tumorales modifiées fabriquent des antigènes qui activent les lymphocites T cytotoxiques. Le phénomène a été confirmé sur une autre tumeur développant de l'IGF1, le cancer du foie.
Des essais cliniques immédiats
Pour lutter contre les glioblastomes, il suffira de prélever des cellules gliales tumorales par biopsie, de les modifier génétiquement et de les replacer dans la tumeur. Des essais cliniques devraient bientôt démarrer en France.
Le terme
Avec la maîtrise de la thérapie génique, nous ne devons plus être loin enfin de la mise au point d'une vraie réponse thérapeutique à cette redoutable maladie.


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