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Dans les glioblastomes, les cellules gliales sécrètent
le facteur IGF1 qui participe à leur multiplication. Quand les cellules
tumorales modifiées par thérapie génique exprime un ARN antisens de l'IGF1, cette molécule se colle à l'ARN de l'IGF1 produit
au cours de la synthèse de la protéine. l'ARN de l'IGF1 ainsi muselé,
le facteur de croissance n'est plus synthétisé. De plus les cellules
tumorales se mettent à fabriquer des cellules qui activent le système
immunitaire, lequel détruit les cellules de la tumeur .
Jerzy
Trojan INSERM PARIS
Au cur du problème, une modification
génétique des cellules tumorales
Le responsable des tumeurs, une oncoprotéine l'IGF 1
L'équipe
est partie de la découverte que divers facteurs synthétisés
lors du développement embryonnaire ont des homologues dans les tumeurs.
C'est ainsi qu'une oncoprotéine présente au cours du développement
du système nerveux central se retrouvait dans les cellules tumorales gliales.
Ce facteur de croissance IGF1 joue un role important dans la maturation des cellules gliales, astrocytes, oligodendrocytes et cellules microgliales. Le blocage
de l'IGF1 freine la multiplication des cellules tumorales et même en fait
régresser le nombre.
Comment bloquer l'IGF1 ?
C'est
la génétique qui apporte la solution. L'équipe a réussi
à synthétiser des séquences génétiques complémentaires
de l'ARN antisens de l'IGF 1 qui se fixent aux ARN normaux lors de la mitose
et bloque la division, empêchant la traduction de l'ARN en protéine.
Les cellules tumorales cessent de produire de l'IGF1 et plus surprenant synthétisent
des molécules qui activent le système immunitaire
Des
résultats positifs in vitro
et in vivo
In
vitro, les cellules gliales tumorales modifiées produisent une grande
quantité d'ARN antisens. In vivo sur des rats, si l'injection
à des rats de cellules glioblastiques non transformées développe
une tumeur en un dizaine de jours, l'injection de cellules tumorales modifiées
n'a entrainé aucun développement de tumeur. Plus surprenant encore,
l'injection à des rats ayant déja développé une tumeur,
de cellules modifiées a entrainé la disparition de la tumeur laissant à la place un amas de lymphocytes T qui ont détruit les
cellules tumorales. Cette observation démontre que le système immunitaire
a reconnu les cellules tumorales modifiées alors qu'il ne reconnait pas
les cellules tumorales normales, attestant que les cellules tumorales modifiées
fabriquent des antigènes qui activent les lymphocites T cytotoxiques. Le
phénomène a été confirmé sur une autre tumeur
développant de l'IGF1, le cancer du foie.
Des essais cliniques immédiats
Pour
lutter contre les glioblastomes, il suffira de prélever des cellules gliales
tumorales par biopsie, de les modifier génétiquement et de
les replacer dans la tumeur. Des essais cliniques devraient bientôt
démarrer en France.
Le terme
Avec
la maîtrise de la thérapie génique, nous ne devons plus être
loin enfin de la mise au point d'une vraie réponse thérapeutique
à cette redoutable maladie.
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