07/05/2019 GFME actualité 21 |
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Actualité mondiale de la recherche 21 sur les glioblastomes | |
Les glioblastomes bombardés de l'intérieur Actualité 21 Des chercheurs
américains lancent des "nanobombes" nucléaires
pour détruire de l'intérieur des cellules cancéreuses. La radio-immunothérapie consiste à injecter à des patients des atomes radioactifs fixés à des anticorps capables de reconnaître les cellules cancéreuses. Ces missiles nucléaires vont directement se fixer sur leurs cibles tumorales et les détruire grâce au rayonnement qu’ils émettent. Les travaux effectués depuis une vingtaine d’années se sont concentrés sur des particules à rayonnement bêta, peu puissant et peu précis, et souvent cause de dommages sur les tissus environnants sains. D’autres radionucléides ont été requis et notamment le bismuth-213 (213Bi), à rayonnement alpha. Avec une portée d’action plus courte qui lui permet de concentrer l’irradiation exclusivement sur les cellules cancéreuses, le rayonnement alpha a un pouvoir cytotoxique 100 à 1000 fois plus élevé que les particules bêta. Au centre anticancéreux Memorial Sloan-Kettering de New York, des essais cliniques sont en cours depuis 5 ans pour traiter des leucémies myéloïdes aiguës. Mais on cherche aussi à améliorer la méthode en diminuant le risque d’irradiation des tissus environnants. L’équipe de David Scheinberg a eu l’idée de faire pénétrer des particules d’actinium-235 (235Ac), de demi-vie plus longue que le 213Bi, à l’intérieur même des cellules cancéreuses. Couplé à un anticorps spécifique, capable d'être internalisé par la cellule cible, ce "nanogénérateur" se désintègre en engendrant trois autres atomes qui émettent à leur tour des particules alpha. Les doses initiales reçues par le patient pourraient être donc excessivement faibles. Sans compter que la dose radioactive est bien moindre que pour le 213Bi (74 Bq/mL contre 7400 Bq/mL). De plus, la cellule cible est irradiée à 100% de l’intérieur contre 30% lorsque le nanogénérateur reste à la surface. Testé avec succès in-vitro à de faibles doses radioactives sur des cellules de lymphomes, de neuroblastomes et de tumeur de la prostate, ce nanogénérateur a par ailleurs fait ses preuves pour des modèles de tumeurs à la fois solides et disséminées chez la souris. La plupart des animaux ont survécu plus longtemps après régression de leur tumeur et sans qu’aucun signe toxique ne soit à déplorer. Si
cette technologie aura mis 20 ans à se développer depuis
l’origine de son concept, c’est qu’il a fallu attendre de disposer
d’un panel d’anticorps suffisamment spécifiques pour différentes
cellules tumorales. A partir de ce moment, le spectre d’utilisation de ce
nanogénérateur est large et fonction du type de tumeur à
traiter. Reste tout de même à déterminer la dose radioactive optimale pour toute intervention thérapeutique chez l’homme. David
Steinberg considère qu’"en frappant la cellule quatre fois avec
un seul atome", la dose sera infinitésimale. Si l’Administration
américaine de contrôle des aliments et des médicaments (FDA)
donne son feu vert, des essais cliniques pourraient débuter à partir
de l’année prochaine pour traiter différents cancer, à
commencer par la leucémie. | |
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