06/05/2019
GFME actualité 18

Page accueil
Suite
Actualité mondiale de la recherche 18 sur les glioblastomes



La thrombospondine inhiberait l'angiogenèse des glioblastomes

Actualité 18

Actualité précédente 17

Actualité suivante : 19

Ce sont les conclusions de chercheurs américains publiées en octobre 2001
L'angiogenèse est un processus complexe, multi-étapes qui mène à la formation de nouveaux capillaires sanguins (néovaisseaux) à partir des vaisseaux préexistants. Elle est indispensable à la croissance des tumeurs solides. L'initiation de ce processus s'effectue grâce à la synthèse, par les cellules tumorales et non tumorales associées à la tumeur, de facteurs de croissance appelés facteurs ou inducteurs angiogéniques. Le bFGF (basic Fibroblast Growth Factor) et le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) sont deux facteurs angiogéniques qui interviennent dans l'angiogenèse tumorale. Un rôle important cependant semble dévolu au gène p53 et à une protéine sécrétée avec ce gène, la thrombospondine, inhibitrice de l’angiogenèse. Les fibroblastes de malades atteints de certains cancers (syndrome de Li-Fraumeni) ne contiennent qu’un seul allèle du gène p53 et leurs cellules ne sont pas tumorigènes. Après de nombreuses divisions, quelques cellules vont perdre l’allèle restant p53 et devenir rapidement angiogéniques et tumorigènes, et ne fabriquent plus de thrombospondine. Le gène p53 pourrait agir aussi sur la synthèse de l’interféron a (a -IFN).
Dans certaines lignées cellulaires de glioblastomes, il existe une délétion du gène p53. Si on les fait réexprimer le gène, on observe une disparition du pouvoir angiogénique, avec réapparition de la synthèse de a-IFN.
16/10/2001 - Des chercheurs américains démontrent dans une étude publiée aujourd’hui dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America qu'une surexpression de la thrombospondine-1, chez la souris, supprime la croissance des tumeurs et inhibe la néovascularisation de celles-ci. Les auteurs précisent que le processus de cancérisation est multifactoriel mais que la condition pour qu’une tumeur solide se développe est qu’elle soit vascularisée.
La thrombospondine-1 (TSP1) est connue pour être un inhibiteur endogène de la formation des capillaires sanguins. Une des hypothèses actuelles est de dire que TSP1 serait un inhibiteur de la progression tumorale de par son action anti-angiogénique. Afin de tester cette hypothèse, les auteurs de l’étude ont étudié chez des souris transgéniques développant des tumeurs mammaires et surexprimant ou non TSB1, le devenir des tumeurs. Les résultats ont montré que la croissance ainsi que la vascularisation tumorales étaient significativement augmentées chez les souris TSP1-/- avec des capillaires distendus et sinusoïdaux. En revanche, la surexpression de TSP1 chez les souris a été reliée à une diminution de la taille des tumeurs chez 20% des souris. De même, les capillaires ont été trouvés plus petits et moins fréquents. L’absence de TSP1 a été associée à l’augmentation de l’expression concomitante du facteur de croissance vasculaire endothélial (VEGF) et de son récepteur VEGFR2 ainsi qu’à de hauts niveaux de la molécule MMP9, une métallo protéinase impliquée dans l’angiogenèse et l’invasion tumorale. In vitro, l’activité de MMP9 a été inhibée par TSP1. D’après les auteurs, ces résultats arguent en faveur d’un rôle protecteur endogène de TSP1 vis-à-vis de la croissance tumorale en inhibant la néovascularisation. TSP1 semblerait impliquée in vivo dans la régulation de MMP9 et de VEGF.
Source : PNAS 2001 ;98(22) :12485-90.


Page accueil